vendredi 13 février 2009

Texte à vocation humoristique‏

Décrets, LRU, masterisation, contractualisation alternative des doctorants bimensuels à tendance unionistes, baisse du taux d'inox dans les serrures en acier de douze ans d'âge... les réformes du gouvernement sont devenues tellement compliquées que seuls les enseignants-chercheurs les plus chevronnés y comprennent quelque chose et se mobilisent.

Ce guide est pour tous les étudiants, précaires et autres connards de prolos qui pigent rien à la bureaucratie libérale des chefs.


Tu hésites à partir en mouvement, tu n'es pas sûr d'avoir bien compris ce qu'était la réforme, tu ne sais même pas si c'est une réforme, tu as peur d'intervenir en AG devant un parterre de syndicalistes chevronnés, rompus aux joutes oratoires vaines et gracieuses, tu te sens laid et gras, tu portes un regard désabusé sur un monde qui t'échappe, que tu scrute, daignant parfois lui concéder une morne oeuillade , un plissement de paupière, une léger sourire, un début d'érection, une brève sécrétion vaginale... bref tu t'ennuies et tu n'as pas vraiment envie de compulser des nuits entières l'ensemble des décrets pondus par un obscur énarque sans charisme en mal de reconnaissance, de pouvoir qui trouve qu'il n'y a pas assez de petits pois dans les boites de petits pois carottes car après tout on achète des petits pois ET des carottes, pas des carottes accompagnées, de petits pois, merde !

Bref (c'est le deuxième "bref" de cet article : certains lecteurs commencent à se rendre compte que je n'ai rien à dire et que je meuble ma soirée en attendant mon rencart qui n'arrive pas) tu doutes, et c'est bien normal à ton âge de se poser des questions :

Que faire après la fac ?

Comment gagner des tunes facile sans me faire chier ?

Comment choper un/une Erasmus avant la fin du semestre ?

La taille de mes bras est-elle conforme au traité des proportions établi par Giordano della Fresco en 1459 ?

Les renards ne feraient-ils pas mieux de porter des perruques ?

Pourquoi ai-je tout le temps faim à 18h, avant d'aller à ma réunion ?

La neige ?

Augusto Pinochet jouait-il avec son caca dans sa salle de bain ?


Bref (ah ah ! Vous vous y attendiez pas à celui là ?!) personne ne peut rien pour toi, tu es perdu, tu erres sans lumière dans les tréfonds d'une ville qui te broye, tu regrettes ta province natale, les confitures de madame Bon, la fermière communiste du coin, les seins accueillants de Gretcha, ton premier amour lycéen, la douce chaleur violacée de la chambre de Chloé, ta meilleure amie pour la vie en CM2, les courses dans la neige, le verglas, les lèvres gercées, la main d'Aliénor, la table de 4, monsieur Bouzier, les dos de papa, la masturbation devant le porno soft de la 6, la Game boy : fais toi une raison camarade, tout ceci est derrière toi, tes souvenirs sont autant de pièges sournois tendus par la bourgeoisie. Tandis que tu t'apitoies sur ton sort et que tu regardes en arrière l'âge d'or de la paresse enfantine tu oublies de te battre. Saisi toi d'un marteau d'airain et frappe d'un grand coup le corps décharné de l'Etat, les institutions corrompues qui t'écrasent, qui tuent en toi l'amour de la vie. Valérie Pécresse t'empêche de gambader tout nu dans la Sorbonne en mangeant des tortillas !

Dieu (en fait c'est Trotski qui l'a fait mais je ferme ma gueule parce que je diffuse cet article à côté d'un anarchiste), dans son immense bonté a donné aux hommes une faculté unique, qu'il ne partage avec aucun autre mammifère (à part le kapibara, sorte de gros ragondin d'Amérique du sud qui ressemble à un dirigeant de l'Unef) : la lutte ! Affiches, tracts et banderoles ne sont rien face à ta force inéluctable et virile d' étudiant frustré !Met toi en marche seul et vaillant, le front haut et fier, luisant d'acné tardive : insurge-toi contre la domination impériale du capitalisme mondialisé et la masterisation des concours de l'enseignement. Libère toi de tes chaînes camarade, brûle les décrets sur la contractualisation des doctorants, arrache de tes dents carnassières les pans déconfits d'une Sorbonne assoupie : révolte toi, et, ivre de ta puissance, balaye d'un revers de la main la horde de cafards grouillants qui te gouvernent.




P.S : non c'est un blague, va en cours et soûle toi le vendredi soir, comme d'habitude.

mercredi 11 février 2009

Declaration de principe



Organisons la riposte et construisons un Nouveau Parti !

Les jeunes en première ligne face au système capitaliste La crise économique ne touche pas que les banques mais toute l’économie. Les gouvernements renflouent le système à coup de centaines de milliards de dollars. Ce sont les salariés et les jeunes, comme d’habitude, qui devront payer pour les spéculateurs qui ont fait d’énormes profits ces dernières années. Dès qu’on essaie de ne pas se laisser faire (par les grèves, les manifs, les blocages ou les émeutes…), la police et la justice tapent dur pour nous remettre « à notre place ». Pourtant, nous subissons de plein fouet les bas salaires, les emplois précaires, les galères de logement, la sélection sociale dans la scolarité, la justice à deux vitesses et la destruction des services publics. Le racisme des institutions, des employeurs et des propriétaires frappe au quotidien. Les réformes de la sécurité sociale, des retraites et du droit du travail pourrissent notre avenir. Entre les violences policières, les rafles de sans-papiers, les guerres impérialistes et la destruction de l’environnement, il y en a assez de cette société qui marche sur la tête.

Et Sarkozy en rajoute…

Loi après loi (CESEDA, Sécurité Intérieure...), l’offensive contre les quartiers populaires et les immigrés continue pour mieux nous diviser, comme si on n’avait pas tous les mêmes intérêts. Les réformes de l’éducation pleuvent : LRU, Plan Licence, Opération Campus à la fac ; suppression du BEP, Bac Pro en 3 ans, « Bac à la carte » au lycée et suppressions de postes partout. De plus en plus l’école cherche à trier entre d’un côté l’élite et de l’autre des millions de futurs précaires. Ils veulent individualiser les diplômes, car si chacun a un diplôme unique, chacun est seul face au patron pour négocier son salaire et son contrat. Leur objectif est de casser l’ensemble de nos garanties collectives, l’ensemble de nos conquêtes sociales pour que les salariés leur reviennent moins cher. Ils justifient leur politique par les nécessités économiques, la crise économique, la récession. Mais cette crise est la conséquence directe du fonctionnement incohérent du système capitaliste. Ce n’est pas à nous de payer le prix de cette crise !

L’Opération Campus vient porter le coup final de l’université à deux vitesses mise en place par la LRU. Cette opération, sous couvert de rénovation immobilière des campus, consiste à donner 5 milliards d’euro à 10 pôles d’excellences qui soient compétitifs sur la scène internationale. L’objectif est très clair : facs d’élite pour les uns et facs au rabais pour la majorité d’entre nous. En plus de tout cela, une réforme des IUFM se met aussi en place. Son contenu est simple : autoriser l’accès aux IUFM à bac+5 (au lieu de bac+3 actuellement). Il s’agit de faire baisser le nombre d’étudiant qui auront accès à un emploi qualifié.

Détruire nos diplômes pour détruire nos futures conditions de travail... Pour les travailleurs, très simple : on bloque nos salaires et on nous précarise. Et pour les étudiants, les futurs travailleurs : on détruit notre seule garantie d’avoir un boulot un minimum correct : le diplôme. Notre diplôme est ce qui est censé nous protéger sur le marché du travail. Casser notre diplôme revient à casser notre qualification professionnelle et en définitive à casser nos conditions de travail et notre salaire. Et cela à des conséquences sur l’ensemble des travailleurs puisque tous les salaires sont ainsi tirés vers le bas. En fait, casser nos diplômes revient à affaiblir nos salaires de demain.

…Mais on ne lâche rien !

Le gouvernement avait déjà cet objectif avec le CPE et on a gagné. On a gardé le moral, les mouvements massifs de jeunes n’ont pas arrêté ces dernières années. Nous avons accumulé de l’expérience durant ces luttes, et cela se voit au travail, où les jeunes ont été à la pointe des dernières grèves. Les résistances que nous avons construites chaque jour montrent qu’il est possible, dès la rentrée, de stopper l’offensive du gouvernement. Plus que jamais, nous savons que nous n’aurons que ce que nous prendrons par la lutte collective !

Le NPA : le meilleur outil pour construire les luttes et renverser le système

Pour réussir notre rentrée sociale, nous avons besoin d’une structure qui regroupe tous ceux qui veulent en finir avec cette société et ses attaques les plus immédiates. Le Nouveau Parti Anticapitaliste que nous sommes en train de construire, par le biais des comités locaux, doit être l’outil qui serve à impulser nos résistances quotidiennes et à les faire gagner. Ces dernières années, nous avons été nombreux à chercher à généraliser nos grèves à toute la société. Si aujourd’hui nous voulons que ce soit bien ce schéma qui nous permette de gagner alors nous devons être ensemble, dans une même organisation. Et pour représenter nous-même nos propres luttes vers une alternative au capitalisme, construisons notre propre outil politique !

Tous en ordre de bataille !

Il n’y a qu’une solution : il faut nous organiser nous-même ! Dans chaque lycée, chaque fac et chaque quartier, dans l’unité la plus large possible, nous devons prendre des initiatives pour entraîner tout le monde dans la bataille. Car pour gagner, il faudra une grève générale, allier travailleurs et chômeurs, jeunes scolarisés ou pas, pour construire un mouvement d’ensemble capable de virer ce gouvernement !